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Quelques grands parcs

du sud-ouest américain 

du 23 août au 7 septembre 2018

SOMMAIRE et circuit
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Il fallait bien qu'un jour, tous les mythes des vastes paysages désertiques, des routes droites infinies, des canyons somptueux se concrétisent de visu.

 

Le potentiel de visite était considérable pour cette vaste région autour de la très longue vallée du "fleuve coloré", le Colorado.

Au point qu'il a fallu restreindre le périmètre parcouru : Las Vegas a été à l'ouest le point de départ et d'ultime retour de notre boucle, et Moab sa limite la plus à l'est.

De fait, la réalité a dépassé avec lyrisme tous les a priori livresques ou cinématographiques.

Les sensations d'immensité, de chaleur brûlante et sèche (en cette saison), de total isolement ont été immédiates, dès après avoir quitté Las Vegas.

Notre vaillante et moderne Toyota Corolla a franchi plus de 3000 km, sous des températures qui ont eu culminé à 43°C. Conforts de la climatisation et de la boîte automatique.

Bassin du Colorado, et délimitation de notre parcours en boucle, ouest-USA
Bassin du Colorado
Quelques impressions...

L'extrême dureté du climat, la sécheresse, l'éloignement de l'océan, à une altitude intermédiaire entre 1500 et 3000 mètres ont façonné la vie des Amérindiens des origines. Leur capacité d'adaptation à ce milieu était une obligation de survie, qui est aussi à l'origine de leur spiritualité.

 

Pourtant les hauts massifs montagneux environnants ne sont pas avares de ruisseaux ("creeks") et de rivières, souvent maigres, asséchés, puis violemment grossis par les impétuosités des orages de saison.

Tous confluent, en forçant des passages incroyablement tortueux, vers le grand Colorado, et apportent au long de leur lit une respiration verte, de vrais oasis sur la mode western, au milieu de rien. 

Les conquérants pionniers venus d'Europe ont d'abord fait les frais de ce contexte hostile, victimes de leur foi dans leur capacité à vaincre ou à soumettre vainement cette nature-là.

Puis y sont parvenus autrement (exemples : les lacs Powell et Mead), notamment avec les Mormons ici omniprésents.

Le long ruban de bitume, le plus souvent monovoie, coupe au plus droit pendant des miles, épouse les pentes, rebondit lentement, sinue à peine pour contourner le relief, se borde de longs massifs abrupts lointains.

Puis parfois il bascule vers un plateau inférieur à travers une fenêtre taillée dans le roc que l’homme a aménagée pour son passage.

Soudain la dramaturgie du paysage dévoile d’autres horizons, d’autres reliefs.

Encore pareils dans leur vaste monotonie, tout à coup différents : un train long et lent au loin, une immense vallée-plateau qui semble attendre vainement le grondement des sabots des bisons, une mer intérieure presque parée de cendre et d'argent.

 

Le ciel par-dessus est d'une intense pureté, s’étire de nuages ou bien menace et s’assombrit, s’abat au loin en rideaux noirs et lourds d’une pluie passagère.

Spontanément, il arrive parfois qu'au détour d'un massif, à la sortie d'un défilé, après le franchissement d'une crête, on s’exclame volontiers de surprise, presque d’émotion.

L’infinie tonalité des ocres s'incruste de strates argentées, du bleu-vert d’un minerai de fer ou de cuivre, se coiffe de cônes blancs, écrasés par la fournaise.

Les falaises de cuivre tanné virent au pourpre. Un pic noir isolé, une haute butte en longue pyramide émergent en vigie sur un morne plateau, totems sacrés et ancestraux ou simplement repères,... et repaires.

Des reliefs érodés forment un immense bonnet mou, des rochers perchés sur d’improbables supports restent en équilibre que l'on croit instable, pourtant là depuis des siècles. Une arche naturelle fait un très gros clin d'oeil le long de la route.

Mais surtout, de somptueuses splendeurs se dissimulent sous l’horizon presque ennuyeux des plateaux.

Elles ne se révèlent que parvenu au bord d'un précipice, ou dans les dédales d'un étroit défilé. Et là, le spectacle est inouï dans sa splendeur et sa diversité.

 

Ainsi le silence majestueux d'immenes canyons saisit le spectateur. Le regard se perd, s’accroche aux arêtes découpées de monts arasés, à d’autres sombres canyons inférieurs, se laisse aller au vertigineuses profondeurs, court comme mustang sauvage dans des espaces plats et profonds, à peine herbeux.

Les panoramas sont dit-on « à couper le souffle ».

Traduction abusive du saisissement admiratif, du mutisme né de la démesure des dimensions, de l'extraordinaire harmonie des couleurs. Surtout l'impression est celle d'une puissance figée, immuable. 

Le lent passage des nuages, un aigle qui plane, l'inclinaison du soleil : la vie est pourtant bien là, ténue, intense, discrète.

 

Aucune oeuvre humaine ne saurait égaler pareils spectacles, nous dicte notre intime conviction.

 

Les croyants y verront la main divine.

Il ne s'agit pourtant que de la conjonction de facteurs physico-chimiques terrestres, géologiques, dont l’effet s’est étalé sur plusieurs centaines de millions d’années.

 

Si la démesure est celle de l’espace et des dimensions, elle est d’abord celle d'une durée inaccessible à l'homme et à son entendement.

 

Paradoxe fulgurant, c'est dans l'instant qu'il en contemple le prodigieux résultat.

Courte bibliographie

Outre Google Earth, Google Maps,  Wikipedia, et les panneaux d'information des Parcs souvent assez pédagogiques :

- pour les fossiles de Kaiparowits sur la route 12

http://www.lakepowell.net/sciencecenter/kaiparowits.htm

et https://www.nytimes.com/2015/07/21/science/utah-grand-staircase-dinosaurs-kaiparowits-plateau-fossils.html

- à propos des lacs artificiels Mead et Powel, dans le journal "Arizona Republic" du 28/08/2018, "At water-starved Lake Mead and Lake Powell, 'the crisis is already real,' scientists say"

- à propos des Navajos et de la Nation Navajo, ainsi que des Amérindiens de la région :

http://cocomagnanville.over-blog.com/article-les-navajos-ou-dineh-99799323.html

https://www.arizona-dream.com/usa/amerindiens/tribus/navajos.php

https://voyage.blogs.la-croix.com/arizona-5-la-vraie-vie-des-navajos/2015/05/14/

http://www.peuplesamerindiens.com/pages/amerindiens-des-usa/les-navajos.html

https://ens-religions.formiris.org/userfiles/files/er_491_1.pdf

https://www.lemonde.fr/voyage/article/2006/05/01/les-navajos-m-rsquo-appellent-celui-qui-a-peur-de-son-cheval_1338192_3546.html

- à propos du tunnel du Mont Carmel avant le Parc de Zion, la revue "Popular Mechanics" de 1930, p. 926 et suivantes

- à propos de l'expédition "Hole-in-the-Rock"

 https://www.nps.gov/glca/learn/historyculture/holeintherock.htm

- à propos de la formation géologique du Plateau du Colorado 

http://planet-terre.ens-lyon.fr/image-de-la-semaine/Img608-2018-06-11.xml

Courte bibliographie
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