
Autour de Fréjus, héliotropisme, douceur et excès du climat
1- Douceurs et constance solaires, attraits balnéaires
La côte par ici bénéficie de 2800 heures d'ensoleillement par an en moyenne.
Une apparente et constante douceur dont on attend qu'elle apaise les douleurs de l'arthrose et réponde aux besoins vitaux de lumière solaire.

Cette année et en ce début d'automne, c'est bien la douceur qui prévaut.
Rien d'étonnant alors qu'une dynamique population de mon 3ème âge, voire du 4ème vienne s'y ébattre. Peut-être céderons-nous aux mêmes chants de sirène à notre tour un jour.
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Serait-ce en sollicitant plus qu'ailleurs les revenus de ceux qui désirent en être les heureux bénéficiaires.
Cette population conserve et entretient ici une mobilité remarquable (bientôt il sera question de -perte- de motricité et d'autonomie, alors qu'avant, on parlait d'agilité...).
Sans aller jusqu'au culte de l'apparence à la manière californienne ou de Copacabana... Quoique.
Plutôt Carpe Diem, férus d'activité physique par toutes sortes de moyens, ils visitent et parcourent le pays en petits groupes assez élitistes.
Avec la nage, la randonnée pédestre, l'autre nouvelle opportunité, boostée par les distanciations, est le VAE (vélo à assistance électrique) qui devient la monture idéale. En fait, des vtt à larges pneus, très passe-partout.
Les moyennes hauteurs vers le nord n’excluent pas les pentes raides ; à moindre effort, de nombreux sommets de la région peuvent être ainsi allègrement atteints, tout en entretenant la forme.
Parfait compromis entre l’effort, la distance et le temps disponible, sous un soleil constant.
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Les belles routes amplement sinueuses vers ces hauteurs sont une invitation irrésistible, d'autant qu'elles sont pourvues de pistes cyclables.
De plus, dans le contexte si particulier de confinement et/ou couvre-feu, jusque même sur les plages, l'espace offert à chacun est si vaste qu'il croit en avoir l'exclusivité sans pour autant gêner le voisin.
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2- Sécheresse, excès climatiques,... et l'eau
Les grandes plaines côtières (de l'Argens, du Var plus à l'est, le réseau hydrographique au nord de Fréjus) subissent plus encore qu’ailleurs l’écrasante chaleur des étés.
Dans cette arrière-saison tranquille en tout cas, la sécheresse, aussi normale soit-elle est bien là.
Pour preuve : le moindre fossé, les lits des ruisseaux, le sous-bois d’aiguilles de pins sont parfaitement secs.
Comme le faisaient déjà les prélats de Fréjus au Moyen Âge en se réfugiant sur les hauteurs de Fayence l'été (plus de 700 mètres), on peut alors vite chercher refuge dans les altitudes plus au nord, à quelques kilomètres ; ou bien comme d'autres, préférer rissoler à journée longue sur le sable avec la rassurante certitude de pouvoir se rafraîchir à l’envi dans la Mare Nostrum.
Avec le risque d’incendies ravageurs qu’attise la frange ouest du Mistral voisin ; et on ne peut visiter le pays qu'en fonction d'une décision préfectorale établie au jour le jour, qui peut interdire l'accès à tel site aujourd'hui et l'autoriser demain.

Autres fléaux, les intempéries soudaines et démesurées provoquent des inondations, grossies par les pentes d’arrière-pays, qui gonflent brutalement les moindres petits cours d’eau, en font des monstres irrésistibles et dévastateurs marquant l’histoire de la région (ex, la tempête Alex dans le nord des Alpes Maritimes en 09/2020). Ci-dessous, St-Martin-Vésubie avant et après Alex.
Le climat local est bien connu pour subir de telles violentes intempéries, qui envahissent les plaines et provoquent des catastrophes.
Les effets sont amplifiés par l'urbanisation, la bétonisation, les planifications de court terme qui perdent la mémoire des événements naturels anciens.

Sans même parler de l'activité sismique, latente, et oubliée (sauf peut-être dans les exigences légales de construction depuis 2011).
Mais le niveau de risque semble faible, sauf pour le tsunami qui peut ravager la zone côtière immédiate.
L'Eden n'est pas là où certains l'avaient imaginé.
Mais le pays conserve pour l'heure plus d'atouts que de désagréments.
3- Lacs de stockage de l'eau, bases de loisirs d'arrière-pays
Dans ce pays asséché, la nécessité d'un approvisionnement de l'eau est donc très ancienne.
Dès la période antique, l’eau est bien la préoccupation première au même titre que l’alimentation.
Outre le vieil aqueduc, plusieurs ouvrages d’art récents (mais leur liste n'est pas exhaustive) sont aménagés pour approvisionner en eau les villages et la côte, que l’on sait en temps normal (hors Covid) extrêmement peuplée en été.
lac de l'Avellan
Le lac de l'Avellan (du nom du ruisseau sur lequel il est établi), de modeste surface, 6 ha, a été construit en 1974. Sa capacité est de 33 000 m3.
A quelques km au nord de Fréjus, on peut y accéder par la D7 depuis le même col du Testanier à partir duquel on part vers le Mont Vinaigre.
Une large piste de pierraille blanche bien pentue descend en lacets vers le plateau où la digue de roches a été aménagée.
On peut l'emprunter en voiture à vitesse prudente. Le très vaste parking vide laisse deviner quelle en est la fréquentation en temps normal l'été.
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Un peu en forme d'ancre, c’est un lac de retenue en digue de terre (barrage poids) à l'ouest, encaissé sur un demi-plateau, à la surface paisible.
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Le chemin qui en fait le tour ne sollicite pas vraiment le rythme cardiaque. Tranquille promenade, elle offre plusieurs points de vue différents assez intéressants.
Des massifs de nénuphars prospèrent, et quelques pêcheurs, manifestement des habitués bien équipés s'y sont installés ; on peut aussi y accéder depuis un village de crête à l'est, 135 mètres au-dessus, de la zone des Adrets de l'Estérel.
La faune habituelle s'y épanouit paisiblement, canards, libellule en guet qui fait ses ablutions, araignées d'eau qui glissent à la surface en trajets vifs et rectilignes, grenouilles...
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Manifestement, l'aménagement des loisirs est très limité, et contribue probablement à lui conserver un caractère bucolique encore authentique.
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lac de St-Cassien
Le lac de St-Cassien (barrage poids construit en 1966, capacité de 60 millions de m3).
Il submerge une bonne partie amont de l'aqueduc romain.
Plus au-dessus, c’est un autre lac de retenue beaucoup plus important (420 ha), organisé sur le parcours de confluence de plusieurs rivières dont le Riou Blanc et le Biançon.
Très étiré, il prend la forme d'un batracien soumis à la décharge électrique de Galvani, longues pattes tendues.
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Sa dimension de loisir est plus marquée que pour le 1er, avec une base nautique et une réserve biologique, celle de Fondurane.
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Dans cette saison et le contexte sanitaire, il est largement plus fréquenté que celui de l'Avellan, sans pour autant parvenir à une fréquentation excessive.
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A l’inverse du 1er, on peut s’y baigner et y faire un peu de voile, de planche à voile ; on vient y pique niquer.
Mais l'accès par lequel nous y sommes parvenus n'est pas très agréable ; la végétation évoque plutôt ici une vallée submergée où subsistent des arbres les pieds dans l'eau. Il est probable que d'autres rives sont plus avenantes.
"Mollets de lézard" y prend une pause, maudit poseur!!!
barrage de Malpasset
Le barrage de Malpasset
Barrage maçonné en voûte, il est achevé d'être construit en 1954 sur la vallée de la rivière Reyran, à mi-chemin entre le lac de St-Cassien actuel et Fréjus sur l'axe nord-sud.
Sa capacité était de 50 millions de m3.
Alors qu'il avait été très long à remplir à cause du faible débit du Reyran asséché 9 mois sur 12, en décembre 1959, après d'intenses précipitations (peut-être aussi d'une analyse insuffisante du socle géologique dans l'étude du projet), il cède, dévastant toute la vallée en aval et provoquant 423 décès.
Les vestiges se visitent et pérennisent le témoignage.

