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Alpes-Maritimes, un peu de l'histoire régionale

Partie 3 : époque moderne

Essor de la "Côte d'Azur"

Essor de la "Côte d'Azur", désertification de l'arrière-pays

La Troisième République, de 1870 à 1914

Après l'effondrement de l'Empire et la proclamation de la République le 4 septembre, le paysage politique est complexe, entre républicains « français », s'opposant aux libéraux « italiens » dont certains souhaitent le retour de Nice à l'Italie, tandis qu’enfin d'autres, conservateurs, réclament la prise en compte des particularités locales.

Mais justement, le parti du particularisme porté au pouvoir échoue rapidement.

1878 : Nice passe à gauche avec les républicains « français » et lance de grands travaux.

1886 : Nice passe aux conservateurs modérés. 

23 février 1887 : l'important tremblement de terre d'intensité 6,3 à 6,4, dont l'épicentre était situé en mer au large de San Remo, secoue fortement la ville et y fait 2 morts (8 morts dans le département, 635 morts en Ligurie) et 13 blessés (51 dans le département, 555 en Ligurie). Nietzsche, alors en villégiature le qualifie de « divertissement d'un genre nouveau : la charmante perspective qui tout à coup s'entrouvre à nous de nous voir engloutis d'un moment à l'autre ».

De 1896 à 1912 : Nice passe aux radicaux (gauche), puis à droite.

Nice 1882

La jetée promenade en 1882

Campement (aristocratique) sur la Promenade des Anglais (l'Univers illustré n°1667)

épicentre du séisme de 1887 dans le sud-est

L’essor économique et démographique est important, surtout grâce à l’immigration pour le travail dans le bâtiment. À la fin du 19ème siècle, Nice compte entre 24 000 et 25 000 Italiens, soit environ un quart de sa population (93 800 habitants en 1896).

La population du département croît de 80% en 40 ans (199 000 en 1872 à 356 300 en 1911) au bénéfice du littoral alors que le haut pays subit un exode rural. 

Le tourisme devient une activité prépondérante avec, en 2ème moitié du 19ème siècle le développement de Nice comme station balnéaire et mondaine hivernale (novembre à mai), à ses débuts par des aristocrates anglais et rentiers russes lors de l'hiver, puis qui se généralise à d'autres nationalités après l'arrivée du chemin de fer.

La jetée promenade en 1882

Nice à la "Belle Epoque"

La Promenade des Anglais à la "Belle Epoque"

Le terme « Côte d’Azur » est créé en 1887 par l’écrivain Stephen Liégeard. La culture florale, l’hôtellerie de luxe, le jeu aussi avec 5 casinos à Nice et la création du carnaval prennent un considérable essor.

Des villas inspirées du style italien, ornées de beaux jardins sont construites.

Ce riche cosmopolitisme conduit à créer aussi divers lieux de cultes : églises écossaise, américaine, épiscopale anglaise, évangélique anglican, orthodoxe russe. 

La promenade des Anglais devient à la Belle époque un endroit social important. Cannes est la station de l’élégance ; Menton est aussi très prisée ; Antibes reste à l’écart.

Les deux guerres mondiales

Nice et sa région, les deux guerres mondiales

La Première Guerre mondiale et l’entre-deux-guerres

Avec la Première Guerre mondiale, l'économie locale est perturbée, le chômage augmente. Nice accueille des soldats blessés au front et des civils en fuite.

Dans l'entre-deux-guerres, l'essor reprend. Mais dès 1930, Nice est touchée par la crise économique mondiale.

L'extrême droite, avec l'Action française, se montre très active et la gauche se mobilise aussi avec des affrontements en janvier 1934. et desincidents jusqu'en 1936.

1936 : Nice élit un député communiste. Comme dans le reste de la France, le mois de juin est marqué par des grèves très importantes.

D’aristocratique et élitiste, le tourisme devient bourgeois ; le standing hôtelier diminue, les palaces souffrent de la crise.

La saison estivale se développe au détriment de la saison d’hiver, notamment avec l’arrivée des congés payés qui développe un tourisme populaire.

La population du département s’accroït de 44% entre 1911 et 1936 où elle atteint 514 000 habitants.

Les Arts Plastiques se développent, des artistes fuyant toutes les dictatures de ce temps, russes aussi bien qu'italiens... y viennent.

De même Nice devient un laboratoire à ciel ouvert de l'architecture Art Déco.

La Seconde Guerre mondiale

1940 : après l’entrée en guerre du 3 septembre 1939, l'Italie de Mussolini déclare la guerre à la France le 10 juin 1940. Puis, écrasée, la France signe l'armistice le 22 juin.

 

Le maire de Nice Jean Médecin vote en tant que sénateur les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet.  

 

Le département fait partie de la zone libre, mais Isola, Fontan et Menton sont annexées et donc occupées.

Les premiers groupes de résistance se constituent dès septembre.

1941 : avec le préfet Marcel Ribière arrivé en septembre,  des agressions et des rafles antisémites ont lieu en 1941 et 1942, et déportation vers Drancy.

1942 : après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, l'Italie fasciste occupe le département en novembre, qui n’est plus zone libre.

Mais grâce au banquier juif italien Angelo Donati et au capucin Père Marie-Benoît, les autorités fascistes freinent l'application des lois antisémites de Vichy pour les juifs fuyant les Allemands et qui s'étaient réfugiés ici auparavant.

1943 : la Résistance se poursuit. 

La capitulation confuse de l'Italie en septembre marque la fin de l'occupation italienne aussitôt remplacée par  le début de l'occupation allemande, particulièrement brutale dans le département.

Menton, Isola et Fontan sont réinvestis par les Français. La situation des 25000 juifs devient très précaire. 6000 sont déportés.

La Résistance s'intensifie. La répression est extrêmement dure. La Gestapo exécute, torture, pend en public, déporte vers les camps de concentration.

combats en 1945 à l'Authion

1944 : les bombardements alliés sont nombreux et meurtriers de novembre 1943 à mai 1944. La situation économique est catastrophique ; Nice connaît une quasi famine pendant l'été 1944.

Le succès du débarquement de Provence le 15 août provoque le repli des troupes nazies vers la frontière italienne.

Les parachutistes américains entrent dans Nice, le 30 août.

 

La ville a souffert et sa population est retombée à 210000 habitants en 1946, perdant 30000 habitants par rapport à 1936.

Les combats continuent en novembre dans la vallée de la Bévéra. Des villages sont détruits. Sospel, bombardée par les Américains, est libérée fin octobre 1944. Pendant l'hiver 1944-1945, la haute vallée de la Roya, le massif de l'Authion et les crêtes frontalières de la Vésubie et de la Tinée restent occupés par les Allemands.

Les habitants de BreilFontan et Saorge sont évacués à Turin. Après des combats dans la haute vallée de la Roya, le 12 avril 1945, les Français prennent L'Authion. Breil est libérée le 13 et TendeLa Brigue et Vintimille sont occupées le 14.

1945 : le département des Alpes-Maritimes est libéré en avril.

Sa démographique a régressé (514000 habitants en 1936 et 453000 en 1946). Le nombre des étrangers a diminué de moitié.

Menton et Breil ont perdu 46 % de leur population, Sospel 44 % et Lantosque 36 %.

Le département est classé dans le tiers des départements les plus ravagés par la guerre. 16 000 immeubles ou bâtiments publics ont été détruits, en partie ou totalement.

Fusiliers marins à l'assaut de Cabanes Vieilles dans le massif de l'Authion en 1945

L'après-guerre à Nice et sa région

L'après-guerre
L'après-guerre

1947 : à la suite d'un plébiscite le 12 octobre, les villages de Tende et La Brigue, ainsi que les hameaux de Piène et Libre, choisissent la France, achevant de donner à la frontière son tracé actuel.

Le premier festival international du film de Cannes a lieu en 1947.

Le tourisme ne retrouve son niveau d’avant-guerre qu’en 1948 et privilégie la saison estivale. Il devient tourisme de masse dans les années 1955-60, grâce au développement des moyens de transport et à l’amélioration du niveau de vie.

Le tourisme hivernal se développe dans l’arrière-pays, notamment après la création de la station d’Isola 2000 en 1971.

Dans le plan, la frontière de 1860 est celle correspondant à la zone colorée "caca d'oie". Celle de 1947 est représentée en brun clair sur fond jaune.

La seule carte représentant simplement cette évolution est en anglais!!!

La vacherie de l'Authion

et un troupeau de chèvres sur la route en descendant vers Lucéram

troupeau de chèvres sur la route descendant vers Lucéram

L'arrière-pays niçois, celui qui nous intéresse a d'abord été depuis longtemps dans ses escarpements montagneux, une région d'élevage de subsistance et de transhumance.

Puis la population, au moins celle des hommes s'est vue happée par les grands travaux de la côte dès le 19ème siècle, laissant les terres de montagne plus ou moins à l'abandon.

Pour enfin se ressaisir avec les tourismes alpins d'hiver (Isola station de sport d'hiver est créée en 1971...) et maintenant d'été (le parc du Mercantour est créé officiellement en 1979 après 33 ans de gestation difficile).

Mais aussi avec la reprise forte de l'élevage d'ovins et de bovins dans les "vacheries" ou les "fromageries". 

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