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splendeurs, élégances et boursouflures du

baroque pragois

Dès la reprise vigoureuse de la région et de la ville par les Habsbourg après 1678 (fin de la Guerre de Trente Ans), l’art baroque de la Contre-Réforme se développe avec toute sa magnificence, son expressivité, usant de tous les beaux subterfuges artistiques (trompe-l’œil, élévations monumentales en étages successifs,…) avec d'inouïs délires créatifs, souvent compassés.

Et quand il dramatise moins les scènes, qu'il se complexifie, le rococo n'est pas loin, et le kitsch à quelques pas...

« Effervescence décorative, tourbillonnement des lignes, illusions du trompe-l'oeil, théâtralisation des gestes : tous mettent avec génie leur art au service d'une quête de l'infini. » (Le Petit Fûté, à propos de ce baroque-là).

quelques échantillons

 du baroque pragois

trouve-t-on le baroque à Prague?

Ce sont tout d'abord de superbes demeures, principalement dans le secteur des ambassades du "Petit Côté", d'autres bien conservées à l'ouest du quartier Hradcany, enfin sur et autour de la Place de la Vielle Ville.

quelques édifices baroques
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quelques édifices baroques

Prague, baroque du Palais des Alchimistes

Sur une rue en pente du "Petit Côté, face à l'ambassade des USA, le palais des "Alchimistes"

Mais ce sont aussi bien sûr les innombrables clochers en bulbes polylobés, ou en tours carrées hérissées d'échauguettes (alors d'origine médiévale), les coupoles des églises, des chapelles, des couvents, au-dessus des toits rouges, qui caractérisent la ville.

Pourtant ce remarquable pittoresque des panoramas extérieurs, qui tient à leur diversité et à l'ampleur de la rivière semble au final nettement se démarquer avec sobriété du fastueux foisonnement baroque à l'intérieur des édifices, dont l'opulence pompeuse peut finir par lasser.

paysages typiques de la ville
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paysages typiques

baroques de Prague

Prague, baroque dans le qurtier du "Petit Côté"

Vue du château depuis le "Petit Côté"

splendeurs et excessives exubérances

somptueuses harmonies de couleurs, savants et talentueux  trompe-l'oeil baroques, excessives exubérances à Prague

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Entrons maintenant sous les nefs des églises.

La plupart présentent de somptueuses et délicates harmonies de couleurs, assez inégalées. Grandeur et magnificence, plus que solennité.

 

Souvent dans les multiples coupoles ou les voûtes successives s'exaltent avec inventivité de talentueux trompe-l'oeil, qui, jusqu'au moindre détail, exploitent la virtuosité des courbes, des galbes, au point que parfois, on ne sait plus distinguer le relief architectural des représentations à plat.

Et bien sûr obligeant à lever le regard, pas seulement trompe-l'oeil mais aussi brise-nuque et dévisse-cou.

St-Nicolas du "Petit Côté"
Prague, baroque des églises
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Eglise St-Nicolas du "Petit Côté"

St-Nicolas du "Petit Côté"
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Eglise St-Nicolas de la Vieille-Ville

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St-Nicolas du "Petit Côté"
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Eglise St-Gilles dans la Vieille-Ville

St-Nicolas du "Petit Côté"

Couvent de Strahov (Hradcany),

Cabinet des Curiosités

Prague, baroque du couvent de Strahov, le Cabinet des Curiosités
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Couvent de Strahov (Hradcany), Cabinet des Curiosités

Mais ces très extraordinaires réalisations intègrent toujours d'étonnantes représentations sculptées gesticulantes, compassées, éplorées, puissantes, douloureuses, triomphantes, le plus souvent monumentales, toujours impressionnantes, des statues de marbre blanc, des groupes d'or. d'argent, des colonnades en hélice, des multitudes d'angelots, de chérubins et de flèches rayonnant, de saints, de papes et de rois couronnés...

Certainement des chefs-d'oeuvre pris individuellement, parfaitement admirables et spectaculaires conformément au but recherché lors de leur création, mais avec l'oeil d'aujourd'hui et dans leur vue d'ensemble, étouffantes de détails et d'excès.

Tous les ors sont si étincelants et polis que même les systèmes auto-focus des appareils photos semblent déraper sur le flou de leurs courbes, et ne restituent... que du flou. Juste retour pour l'excès.

Ci-dessous, un modeste florilège...

Un autre exemple frappant est le délire magnifique et inouï de la chapelle de la Nativité de l'église Notre-Dame de Lorette à l'ouest du quartier Hradcany.

ND de Lorette à Hradcany
Prague, chapelle de la Nativité à ND de Lorette

Si on en a le souffle coupé, c'est bien du trop-plein d'angelots et de l'exquis. Mais il s'agit d'une construction du début du 18ème, déjà fortement rococo.

En s'attardant un peu sur ce site agréable, outre Lorette, on honore ici "la Vierge Forte", une vierge à barbe représentée avec un étonnant souci du détail... baroque.

En effet, la légende veut que celle qu'on nomme aussi "Sainte Débarras" (!), harcelée par un prétendant  païen trop actif, elle qui voulait se vouer à Dieu, prie ce dernier d'accomplir un miracle.

Et une nuit, la barbe lui vient. Elle est crucifiée dans sa robe (seule femme à être représentée crucifiée) par ceux à qui elle a résisté, par vengeance ou accusée de sorcellerie.

Mais ni l'histoire (qui doute), ni la légende ne disent si elle n'était pas déjà barbue...

L'église elle-même est d'une grande harmonie extérieure, et son petit cloître une sorte de merveille, où règne une agréable tranquillité .

Prague, une enfilade du cloître de ND de Lorette
Prague, façade de ND de Lorette
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La Santa Casa

En son centre, on accède par une petite porte qui ne paie pas de mine à la modeste Santa Casa, copie de l'original à Loreto en Italie, et qui s'insère dans cet incroyable édifice du style purement Renaissance.

La petite chapelle offre de belles fresques murales dépouillées sur ses murs de briques, du début du 17ème.

Dans sa galerie du 1er étage, le cloître expose de très riches trésors liturgiques.

Le clou (pas du tout rouillé) en est un ostensoir, appelé le "Soleil de Prague", doté de 53 rayons d'or sur lesquels sont incrustés 6222 diamants!!! Il résulte de l'histoire d'un très richissime comte de Bohême, qui, en 5ème noce épouse Ludmilla Kolowrat, dont la robe de mariée s'ornait de ces bijoux, et qui les lègue à sa mort aux moines.

Le "soleil de Prague",  diamants, à ND de Lorette
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