Ouest américain
le Plateau du Colorado,
un peu de sa genèse
Le Plateau du Colorado couvre beaucoup plus que le circuit des parcs qui a été le nôtre (notamment vers le sud-est).
De fait, cet immense socle sans fort relief (en tout cas, d'un ordre de grandeur qui n'est pas celui des élévations alpines ou des Montagnes Rocheuses voisines) s’étend sur 300 000 km², à une altitude comprise environ entre 1500 m (vers le Grand Canyon) et 3000 m vers Bryce Canyon par exemple.
Il est formé d’un empilement de roches sédimentaires tabulaires qui vont du Cambrien (à partir de -545 Ma pendant 65 Ma) à l’Eocène (à partir de -66 Ma pendant 22 Ma), et qui sont soit d’origine marine, soit d’origine continentale (par les fleuves et le vent).
Le tableau suivant montre comment se répartissent ces empilements cumulatifs selon les grands sites du Plateau, les plus anciens concernant au cas particulier le Grand Canyon, et les plus récents la région de Bryce Canyon.
Sans grande déformation tectonique depuis 500 Ma, ce plateau a été exhaussé en bloc (le terme géomorphologique est « surrection ») d’environ 2000 à 3000 m, depuis environ -30 Ma, avec un maximum de poussée entre -20 et -6 Ma, qui semble encore se poursuivre.
Avant la surrection, on avait une plaine basse parcourue par de nombreuses rivières, dont le Colorado actuel et ses affluents.
Avec la surrection, la plaine sédimentaire devient progressivement un plateau, qui se trouve alors exposé à l’érosion et soumis à ses effets.
Les rivières creusent leur lit et forment les canyons que l’on sait.
L’alternance des couches de roches dures et tendres laisse sous le travail d’érosion des cuestas, des buttes-témoins, des mesas,…
Détails de la stratigraphie du Grand Canyon
Stratigraphie du parc de Zion
Dans Canyonlands notamment, la couche de grès affleurant (extérieure) est plus dure et protectrice que les couches argilo-gréseuses inférieures, plus tendres, et donc plus faciles à éroder et à saper.
Sur le rebord des canyons, la couche de grès en surface finit ainsi par se trouver en surplomb du canyon, et s’éboule à son tour, si bien que la falaise reste verticale.
Le phénomène est plus sensible au fond de la "reculée" (terme géologique pour ce type de morphologie) que sur ses flancs, de sorte que la reculée tend à s’allonger sans s’élargir.