Prague, patchwork touristico-culturel
et autres originalités
Il serait vain et fastidieux de vouloir restituer toute la vie culturelle pragoise, tant elle est riche et diverse.
Sans pour autant ne pas citer, mais forcément trop vite dans le domaine littéraire, l'incontournable Kafka, et du très francophone, Milan Kundera.
Prague, la ville aux cent concerts quotidiens
La tradition musicale pragoise est ancienne et de haute volée. Pour l'anecdote, la polka est issue de la musique traditionnelle de Bohême.
Outre les grands compositeurs tchèques du 19ème, Smetana, Dvorak, Janacek,... pour la musique dite "classique", Prague, hospitalière et séduisante attire déjà auparavant par son faste, notamment aux époques baroque et romantique les plus grands génies européens, qui y séjournent volontiers, parfois avec délectation.
Mozart, Beethoven lui sont des hôtes familiers, mais aussi Weber, Paganini, Listz, Berlioz....
Déjà adulé après les "Noces de Figaro" dont la population pragoise chante des airs dans la rue, ce qui le ravit, Mozart y crée sur commande de la ville son opéra Don Giovanni en 1787 ; il connaît là un énorme succès.
Sa notoriété est telle que plus de 4000 personnes participent en l'église St-Nicolas du "Petit Côté" à une cérémonie d'adieux après sa mort fin 1791. Certains disent que son ombre parcourt encore les ruelles du quartier Pohorelec.
Ci-contre son buste, façon empeureur romain, dans le petit musée du Klementinum, avant d'entrer dans la "chapelle des miroirs".
Beethoven s'installe à Prague et y compose entre 1796 et 1798, dans le quartier du "Petit Côté". L'édifice dans lequel il a vécu est devenu avec emphase le "Palais Beethoven" ; là trône son buste, déjà bougon.
Au pied du château, il fréquentait peut-être la boutique d'un fameux luthier.
Né en 1841 dans un village sur la Vltava quelque 15 km en aval, Dvorak composait dans sa maison de Prague devant un portrait de Beethoven.
Une belle statue en pied s'élève face à la Salle de concert le Rudolfinum en face du Pont Mansesuv, en aval au nord du Pont Charles.
C'est dans cet édifice néo-Renaissance de 1884 que l'Orchestre philarmonique de Prague s'est produit en 1896 pour la 1ère fois sous la baguette d'Anton Dvorak, tout fraîchement revenu d'un séjour de 4 ans dans le Nouveau Monde (il y compose là-bas sa fameuse symphonie).
Sur la terrasse parvis du Rudolfinum se tenait ce jour-là un curieux et très original ballet qui mêlait handicapés virevoltant sur chaise roulantes agiles et autres danseuses et danseurs.
Sur la rive droite de la Vltava au bout du Pont Charles se dresse le Musée Smetana, en l'honneur de cet autre compositeur local qui exalta le nationalisme tchèque.
Prague est réputée pour ses nombreux concerts de l'après-midi et du soir, où, pour 20 à 40€, il est possible d'entendre des standards classiques (les Quatre Saisons, les flots de la Moldau -la Vltava-, le boléro de Ravel, tel autre mouvement d'un concerto de Mozart, un peu de Dvorak, une toccata de Bach ou le fameux Canon de Pachelbel...,) interprétées par de petits orchestres très professionnels.
Chacun ne dure pas plus de 90 mn, mais toujours dans un cadre remarquable, souvent le luxe d'un écrin.
Ainsi, nous avons pu assister avec plaisir à un concert dans la grande salle Smetana de la Maison Municipale, et à un autre dans la "chapelle aux miroirs" du Klementinum, où Mozart aurait joué.
Ambiance décontractée, très bon enfant, même si certains se parent un peu pour l'occasion.
Salles clairsemées, puisque l'offre est nombreuse ; même en juillet.
Salle Smetana
Chapelle des miroirs
Festival folklorique de Prague 2019
Le hasard a croisé notre dernier jour de visite avec le premier jour de la 12ème "Réunion internationale des groupes folkloriques" d'Europe centrale (au sens large puisque y participaient des pays scandinaves) du 19 au 22 juillet.
L'occasion d'assister dans la ville à des danses et des chants traditionnels de toutes sortes, de côtoyer de très nombreux participants vêtus à l'ancienne, dans des costumes qui leur allaient comme une seconde peau, heureux et souriants, fiers d'afficher une identité qu'eux seuls connaissent.
Et trois exemples courts :
Prague, transports ... et excentricités
La capacité de séduction de la ville en fait, au moins autant que Paris, l'un des lieux mondiaux recherchés pour leur romantisme, ou du moins ce que beaucoup mettent derrière ce terme frelaté.
On y vient donc se reprendre en photo en habits de mariage, parfois dans des berlines étirées dont l'habitacle est un long couloir capitonné, une sorte de hot dog géant sur roulettes, d'autres fois de manière excentrique et amusante.
Sur la Place de l'ancien Hôtel de Ville
Dans une salle de l'Hôtal de Ville, prise de vue béate et convenue
Devant le mur "John Lennon" aussi nommé "mur de la Liberté", devenue oeuvre d'art vivante, et qui ceinture un jardin appartenant à l'Ordre de Malte, face à l'ambassade de France, dans le "Petit Côté".
On peut visiter la ville dans des véhicules anciens à la calandre fourbie, certainement des reproductions ou de belles restaurations, dont en tout cas le moteur est moderne ; mais on peut le faire aussi en calèche, à pied, parfois de manière excentrique et amusante.
Au passage, si la marque automobile Skoda est très présente à Prague, la raison est évidente : elle est LA marque tchèque d'automobile. Absorbée dans le groupe VW depuis 1991 (au détriment de l'autre repreneur potentiel, Renault), elle produit ses premières voitures de série à partir de 1926.
Le métro, les multiples lignes du pittoresque tramway et des bus forment un réseau pratique, rapide.
Construit avant la chute du mur de Berlin entre 1960 et 1974, le métro, encore moderne, est parfois à la gloire des étoiles soviétiques d’avant ; on dit que ses stations spacieuses s'inspirent des fastes de leurs consoeurs moscovites, mais en plus sobre.
Elles débouchent souvent près d’ensembles commerciaux assez semblables aux nôtres, mais qui ne respirent pas la recherche du luxe, sauf dans certaines parties de la Ville Nouvelle.
Le tramway côtoie sans encombre une circulation assez rapide mais qui semble fluide, qui ne se ralentit, comme partout ailleurs qu'aux heures habituelles d'aller et de retour du travail.
De partout, ses lignes ferraillent sans dérailler, croisillent les avenues et les rues, Les lourds wagons font vibrer sourdement le sol, grinçent dans les courbes sèches ; au point que les massives roues de métal repoussent l’acier brillant des rails dont les segments en arc doivent être là renouvelés fréquemment. Sans qu’on parvienne, dans les entrelacs des grands carrefours, à comprendre comment marchent les aiguillages.
Peu de cyclistes, même si ce type de trafic se développe avec la mise en place de voies réservées.
Mais la dimension somme toute limitée de la ville historique permet aussi aux marcheurs de mieux savourer les recoins originaux.
Prague, pot-pourri,... mais pas trop
Pour le reste et sans aucune vaine prétention à l'exhaustivité, voici une mosaïque, plutôt un pot-pourri, collecté le long des chemins, où l'on croise de très modernes sculptures, une spécialité locale, et quelques autres particularités.