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Sud Thaïlande

6- Un peu des modes de vie

Constructions polychromes...

Sud Thaïlande

Constructions polychromes, temples

entrevus et ... "pompons du ciel" 

Le long des routes, à Bang Niang, nous rencontrons des bâtiments polychromes étonnants, qui paraissent disharmoniques à certains, quand on ne les voit qu'à travers le prisme de nos valeurs occidentales.

Vifs comme des jouets d'enfants que se seraient appropriés les adultes.

A chaque pays ses propres canons que guident l'histoire et la culture locales.

D'autres, moins entretenus ou plus anciens subissent de manière très apparente l'effet de la Mousson : de nombreuses façades ternies sont gangrenées par l'humidité.

fantaisies polychromes des maisons thaïlandaises

Les décorations étincelantes qui encadrent avec force les portraits royaux et font comme un diadème vertical de flammes d'or en sont un autre exemple.

Cet hommage est partout, le long des routes, dans les villes et les villages, comme une banalisation par l'ubiquité, dont le cocasse s'accentue à voir l'air compassé des poses royales, en tout cas vu de l'extérieur.

On dit que la rareté fait la valeur ; et à l'inverse que la profusion dévalorise. Pourtant, malgré l'inévitable représentation du roi de partout, les habitants lui vouent un respect encore indéfectible ; mais un peu moins qu'à son père.

On sait de quelle ferveur au moins l’ancien roi récemment décédé (2016) bénéficiait : un an de deuil et parfois des journées de pleurs (existe-t-il des pleureuses professionnelles ici ?).

Quelques sacrilèges d’inconscients touristes sont encore sévèrement punis, autant le savoir a priori.

temple bouddhiste thaï entrevu, sud Thaïlande
temple avec stûpa (nommé ici phra chedi), sud Thaïlande

L'extrémité de chaque arête du toit est décorée d'élégants chofa ("pompons du ciel") qui rappellent les cornes d'un animal. On dit qu'ils représentent les oies célestes ou le Garuda (un monstre mythologique monté par Shiva).

Les pignons triangulaires qui se chevauchent sont décorés de boiserie dorée et de mosaïques de verre. 

Au passage, souvenons-nous de ces élégantes ornementations de pignons représentant des dragons (et non des "pompons du ciel"), dont sont décorés les faîtes des église "de bois debout" construites au Moyen-Âge en Scandinavie. Le rapprochement, même s'il est de pur hasard est assez irrésistible, sans pouvoir en conclure plus.

flamboyantes, respectables, déférables, vénérables  et péremptoires effigies publiques du roi, Thaïlande

Il semble que la forme de ces cadres, - le diadème raffiné, mais souvent très chargé aussi, que portent les danseuses siamoises s'y apparente - soit une sorte de label décoratif du pays.

Il reproduit peut-être, en plus appuyé et plus chargé l'ornementation architecturale des temples, toute en jaillissements acérés et élégants. 

Pas de visite de temples dans notre séjour, du simple fait du hasard de nos choix.

Pourtant, nous avons aperçu à plusieurs reprises le riche fronton de certains, ailleurs un bouddha doré en position debout.

Un manque dans ce séjour, alors que la richesse bouddhiste de notre visite au Sri Lanka nous avait captivés à plusieurs reprises.

Ici et au prime abord, une irrépressible impression de kitsch laisse place rapidement à une sensation de remarquable et foisonnante harmonie.

Systématiquement masqués par les sombres toiles horizontales bien tissées et ordonnées des fils électriques et téléphoniques, ponctuées de loves de fils parfaitement circulaires - loin de l'inextricable et joyeux foutoir des Caraïbes -, nous en apercevons plusieurs le long des routes, ou bien parfois seulement le portique qui délimite l'entrée de leur enceinte.

D'or ou de très riche polychromie sur crêtes de bois, humbles ou arrogants, avec discret stupa (ici nommé phra chedi), ils présentent quelques figures récurrentes du bouddhisme, serpents-dragons, dossier de cobras dressés,...

Si l'on se fie à quelques avis chinois ou thaïs, et sans entrer dans le fastidieux détail de l'organisation des temples, les lignes courbes retroussées sont d'inspiration japonaise, et les techniques de construction en bois polychrome d'origine chinoise, tout cela ayant dit-on conduit à un style originel bouddhiste purement thaï.

"chofas", pompons du ciel sur un temple thaï, sud Thaïlande
Pour qui sont ces panneaux...

Sud Thaïlande,

pour qui sont ces panneaux qui brident la vitesse?

La route rapide n°4 qui longe à distance la côte ne passe curieusement à 4 voies (deux voies par sens) qu’à la traversée des villages, Bang Niang, Khao Lak,….. Elle se limite à deux voies ailleurs dès qu'on sort du petit centre urbain.

L’histoire du pays explique à l'occasion d'un événement qui est presque une anecdote, (voir l'encadré) pourquoi la conduite, comme au Sri Lanka, est à gauche. 

Ce qui nous a incité à ne pas louer de voiture. De nombreux touristes en couple louent un scooter ou une petite moto, malgré les recommandations défavorables des guides.

Ici, la vitesse est rarement respectée. Fréquemment, notre conducteur conduit 30 à 40 km au-dessus de la vitesse maximale pourtant explicitement affichée.

Les dépassements dans les tronçons à deux voies (une par sens) sont nombreux, double ligne centrale ou pas, avec des écarts obligés vers la droite des véhicules arrivant en sens inverse.

Notons dans la photo suivante avec quel entrain la moto remorque double précisément sous le panneau d'interdiction de doubler, dont le symbolisme (différent du nôtre) est pourtant bien explicite.

braver le code de la route, un sport en Thaïlande!

Pourquoi la conduite à gauche en Thaïlande?

A défaut de pouvoir s'emparer et de coloniser le royaume du Siam, la pragmatique Angleterre, selon ses principes insulaires et expansionnistes rodés et l'intérêt bien compris de son économie, a entrepris une relation commerciale étroite avec celui-ci.

Le moderniste roi du Siam d'alors, visitant l'Angleterre, ne pouvait manquer d'être séduit par le développement de la voiture là-bas. 

Dans le cadre de cette relation commerciale, le Siam importe alors des véhicules anglais, forcément équipés comme chez soi, conducteur à droite, levier de vitesse et frein à main à gauche.

Les règles de circulation qu'il fallait créer s'adaptent alors à ce type de véhicule.

Quand on sait qu'en même temps, la France était aussi sur les rangs, et que le roi Rama V la visite en 1897 et 1907, il aura finalement peut-être suffi de peu pour que la Thaïlande conduise à droite...

Pourtant, les distances se mesurent en mètres et les volumes en litres, puisque le royaume adopte le système métrique dès 1912. Bien loin des unités anglo-saxonnes.

Quand la route passe à 4 voies dans les gros villages, on imagine que c'est pour faciliter le trafic, les croisements aux carrefours, les livraisons...

Au vrai, chacun semble s'engouffrer avec frénésie dans cette libération de la capacité de circuler pour écraser encore plus le champignon.

Et tout le monde là aussi roule bien au-dessus de la vitesse maximale, en dépit de la foule qui longe les trottoirs, des cyclistes, des taxis songthaews à l’arrêt en double file, des chiens errants et des enfants.

Sans effroi ni surprise, l’habitude est bien là, celle de la traversée des villages littéralement « à tombeau ouvert ».

Au tout petit matin, chacun vaque à ses occupations, bus, piétons, motos, taxis ; c’est alors que sortent et vont vers leur temple les bonzes dont le soleil levant éclaire bientôt  la robe safran.

Ils semblent aller d’une maison à l'autre ; peut-être à la recherche matinale des offrandes des habitants, seul moyen de subsistance pour ces propagateurs de la parole du Bouddha.

Seuls les feux de circulation et les stops sont bien respectés. De même dans les villages les passages piétons qu’emprunte assez scrupuleusement la population locale.

On a donc vu souvent des touristes, tentés de traverser hors de ces passages, et pas forcément français pour autant, devoir courir pour franchir les doubles voies, se réfugier sur le terre-plein central, et tenter l’aventure pour achever la traversée des deux voies du sens opposé.

Songthaews, motos-plateaux...

Sud Thaïlande

songthaews, motos-plateaux polyvalents, sourire, courtoisie et ... sacré

Ici, renseignement pris, nos guides nomment tuk tuk ce qui est réalité le songthaew (on l'appelle aussi baht bus), et non le triporteur motorisé à la manière de ceux que nous avons pratiqués au Sri Lanka.

Nous ne verrons aucun exemplaire de vrai tuk tuk ici pendant notre séjour.

de l'intérieur de la plateforme d'un songthaew, Thaïlande du sud

Le songthaew est une sorte de camionnette-taxi, dont la plateforme arrière est munie de deux bancs longitudinaux qui se font face sous un toit de toile. La rustique et sympathique bétaillère,  pour touristes surtout, qu’empruntent aussi les habitants.

songthaew à touristes, vers Phuket, Thaïlande

Les tarifs de trajet au départ de Khao Lak ou de Bang Niang sont forfaitaires et non négociables : 300 bahts pour aller à notre hôtel (7,50€).

Le montant n'est pas la question, même s'il peut paraître élevé pour 10 à 12 km de trajet.

A l'aller, avançant sur la route latérale, un songthaew que nous prenons à la volée, déjà à demi occupé par des clients, nous amène à Khao Lak pour 3 fois moins. Alors pourquoi, dans l'autre sens, ne pas tenter de négocier le prix, pour le fun et la connaissance du degré de résistance des taxis locaux?

moto side-plateau, Thaïlande du sud

La modeste plateforme, ceinturée de bords métalliques parfois grillagés, quelquefois protégée d’un dais de toile, a une infinité d’usages : aménagée, elle devient étal ambulant pour les produits locaux, les boissons, les soupes, ou dans sa version de base transport des enfants le matin vers l’école et le soir au retour, acheminement de petites familles entières ou de quelques jeunes travailleurs.

marchand ambulant, avec sa moto side-plateau aménagé, Thaïlande du sud

Les simples motos, nombreuses et agiles, accumulent parfois jusqu’à 4 personnes, le père conducteur, la mère, entre lesquels viennent se placer deux enfants juste calés là, souvent encore tout petits.

L’usage du casque est plutôt général mais pas systématique ; il n’équipe presque jamais les petits enfants.  

Le destin est incertain, la réincarnation probable ; alors à quoi bon.

sacrée image de bouddha, Thaïlande

Refusant le tarif forfaitaire, nous voilà marchant le long de la 4 vers le nord. Le taxi sollicité au départ nous rejoint une fois, puis une seconde fois ;  refus de notre part.

Puis, 500 mètres plus loin, un nouveau taxi passant nous propose le trajet pour 250 bahts. Pas d'autre satisfaction que de mieux connaître les règles locales et le tempérament des gens. Et au fond de soi la petite  jubilation d'avoir au moins essayé.

Seule conclusion :  on ne peut négocier qu'en chemin, loin des villages trop connus où les taxis imposent leurs tarifs et les affichent, d'ailleurs conformément à la loi.

Outre les voitures en général asiatiques (japonaises, coréennes, chinoises) modernes, et les pick-up, les habitants utilisent beaucoup un autre moyen moins massif et plus rudimentaire de transport, une sorte de side-car local, fait d’un corps de moto assemblé latéralement à une remorque roulante de dimensions à peu près standard.

Véhicule 3 roues utilitaire et artisanal.

Pour autant, pas plus qu'avec le roi on ne plaisante ici avec Bouddha et le dévoiement occidental de son image : d’immenses panneaux, notamment au passage de la grande porte de contrôle pour entrer (ou sortir) de l'île de Phuket rappellent dans toutes les langues que l’image du Bouddha est sacrée et que le fait de la tatouer sur la peau est durement répréhensible.

Le même message s'affiche dans les villages comme Bang Niang, où les échoppes de tatoueurs vont et viennent.

Le sourire est présent, souvent. Mais il se crispe imperceptiblement quand il veut signifier notre trop nerveuse impatience occidentale pour des attentes qui peuvent ici paraître dérisoires, ou notre incompréhension de la courtoisie locale.  

Ainsi, cette posture, le "wai", où l’on joint verticalement les deux mains en inclinant la tête vers une autre personne  revêt, comme pour les intonations de certains mots, des sens bien différents. La pratique en est si permanente qu'on tend cependant à se l'approprier spontanément.

Ce peut être un bonjour, ou un au revoir. Mais il n'est pas recommandé aux touristes de mimer (car il ne peut s'agir que de ça) cette attitude.

Dans la culture thaï, les nuances sont nombreuses : de respect, de remerciement, de gratitude, de soumission, de parité, de subordination, de prise en compte de l'âge et du niveau social, particulièrement devant un moine ou le roi lui-même, de mépris peut-être (?). Impossible pour nous de les percevoir.

Donc nous gardons nos codes pour éviter les malentendus.

Une bath de monnaie, le baht...

Thaïlande

une bath de monnaie : le baht

Le baht est la monnaie locale. Au moment de notre visite (mars 2018), 1 euro vaut 40 bahts, et 1 dollar environ 31 bahts quand on en achète pour plus de 50$.

Mal renseignés, nous avions changé avant le départ des euros pour des dollars. Alors que les petits bureaux de change achètent très volontiers directement des euros.

Ce sont de petites cabanes peintes de couleur vive dont la sécurité paraît bien fragile sachant qu'elles brassent forcément de la monnaie au quotidien.

Les taux sont variables d'une cabane à l'autre. Notre correspondant du TO nous conseille l'une d'elles, toute peinte de rouge, qui se situe dans la rue latérale principale du centre de Khao Lak vers la mer, à la limite même de la zone urbaine.

un billet de 100 bats thaï

Le change en bahts, les prix affichés dans cette monnaie, tout concourt à des chiffres à rallonge, qui laissent croire au premier regard que tout est cher puisque le chiffre est grand…

De fait, l’effort permanent de conversion montre que la vie est sensiblement moins chère qu’en France par exemple.

Forcément, l'avantage est plus net encore pour les fruits tropicaux locaux : un ananas Victoria de délice coûte à peine 0,25€...

On a aussi vu sur quelques îles que le montant des amendes pour divers délits est forfaitairement de 1000 bahts, 25€.

Quand un jour, du fait du manque de monnaie, on délivre un pourboire de seulement 50 bahts à notre chauffeur, nous sommes embarrassés de constater que le sourire de remerciement est plutôt grimaçant-grinçant. 

Un commerçant vend du carburant pour les véhicules, présentés de manière peu banale pour nous européens : un présentoir de bouteilles de verre d'un litre, récupérées de bric et de broc, whisky, jus de fruits..., et qui sépare soigneusement le 95 du 91.

Dans les deux cas, le litre est vendu 40 bahts, soit pas plus de 1€. Un tarif comparativement avantageux quand on sait qu'une partie est importée, notamment de la Birmanie voisine. 

vente de carburant au détail, mais quel cru? Thaïlande

Un autre étale dans sa boutique rudimentaire des légumes et des fruits bruts, qui semblent issus de sa production.

Sur le bord de la route qui traverse Bang Niang, des cages sont suspendues à de petits portiques.

Ce sont des cages à oiseaux (une sorte de huppe), pour des concours de chant.

On voit les habitants transporter ces cages enveloppées de draps épais, pour rassérener leur champion avant l'épreuve et éviter qu'il ne s'excite prématurément.

RFI 19/11/2016 : "Les concours de chants d’oiseaux réunissent plusieurs centaines de volatiles et rencontrent un succès populaire remarquable.... Les « Bulbuls Orphée » ....., ces petits passereaux aux mélodies nerveuses et aux variations spectaculaires. A l’entraînement comme lors des concours, les amateurs tentent de faire chanter leurs protégés le plus fort, le plus longtemps et le plus distinctement possible".

Pour en savoir plus...

cages pour chants d'oiseaux choyés, Thaïlande

Bulbul Orphée

Quelques très grossières données économiques

 

Sous d'autres latitudes, la superficie (quand on se cantonne à la France métropolitaine) et la population en nombre d'habitants de la France et de la Thaïlande sont assez voisines : en 2016, la France présente 65 millions d'habitants et la Thaïlande 69 millions, pour une surface respectivement de 544000 km² pour l'une et 513000 km² pour l'autre. 

Par contre, du seul point de vue économique, alors que pour la France à la sortie de la crise mondiale de 2008, la croissance du PIB n'atteint péniblement que 1,1% en 2016 et devrait atteindre une valeur "robuste" en 2018 de 1,8%, celle de la Thaïlande est  de 6,3% en 2016, 6,5% en 2017 et pourrait être même de 7% en 2018 selon une estimation du FMI (sources FMI et Banque Mondiale). Son taux de chômage proche de 1% n'est pas imaginable chez nous, ni dans une majeure partie du reste du monde

 

La Thaïlande se classe vers le 75ème rang mondial du PIB/habitant en 2017 (sources FMI et Banque Mondiale). Comparativement, la France vers le 30ème rang et le Sri Lanka vers le 95ème.

La Thaïlande est la 2ème puissance économique du sud-est asiatique derrière l'Indonésie et devant la Malaisie au sud. Très dépendante de son puissant voisin chinois, la Thaïlande est aussi l'interlocuteur privilégié de l'Union Européenne au nom du sud-est asiatique et entretient une relation étroite déjà ancienne avec les USA . Son économie demeure très liée à ses exportations ; elle est par exemple le 9ème producteur mondial d'automobiles et comme on l'a vu le 1er pays producteur mais aussi exportateur de latex.

L'IDH (Indice de Développement Humain), en outre des données économiques qui contribuent à caractériser le niveau de vie , intègre l'espérance de vie et le niveau d'éducation. 

Dans le classement mondial de cet indice par pays pour l'année 2015, la Thaïlande ne se situe qu'au 87ème rang, après le Sri Lanka (73ème), ou la Malaisie sa voisine (59ème), loin derrière la plupart des pays occidentaux, où la France n'est cependant qu'au 21ème rang. 

Généreuse nature tropicale...

Sud Thaïlande

généreuse nature tropicale,

de couleurs et d'odeurs

vite de l'ombre, chaleur écrasante, Thaïlande, vers Khao Lak

Marlène l'inconsciente s'abrite sous un cocotier aux lourdes et dures noix orangées, et s'impressionne des immenses feuilles d'une herbe géante voisine.

Outre les traditionnels bougainvilliées de pure décoration, et des arbres entiers de poinsettia au vives fleurs rouges déjà bien ouvertes (cette plante qu'on offre chez nous en fin d'année... en petits pots), c'est ici que nous découvrons pour la première fois une petite plantation d'hévéas, avant d'en visiter de manière plus organisée une autre plus imposante sur l'île Koh Yao Yai.

Rien de tel que de parcourir sur quelques kilomètres sous le poids écrasant du soleil un peu des routes locales pour « sentir » l’âme du pays, même brièvement.

En prenant quand on le peut une pause dans l’ombre des arbres clairsemés qui les jalonnent.

Ainsi, il suffit de s’éloigner latéralement de l’axe routier tranchant le village de Khao Lak par exemple, pour que la vraie vie s'exprime et se dévoile.  

Rapidement, les restaurants, les hébergements touristiques, à distance de la mer se font rares et plus modestes, puis disparaissent.

fastes de l'or d'un petit autel et bougainvilliées, Thaïlande

Avec le calme et le silence qui s'imposent, renaît aussi immédiatement l'impression d'authenticité.

Ce sont ensuite des plantations, de belles maisons clairsemées qui sont certainement des fermes prospères, avec leur petite "maison des esprits".

Une autre peut-être à l'abandon, dont le terrain est en travaux lourds de terrassement se prête mieux encore à cette demande de protection. Le flanc de la colline est en effet éventré par des travaux d’aménagement, mettant à cru une terre d'un ocre-safran très vif.

Plus loin, après avoir franchi un petit pont sur un ruisseau abondant, au bout de 1,5km, la route se termine en cul-de-sac. Une barrière tout à fait  franchissable marque l'entrée d'une propriété privée qui là aborde la pente de la petite montagne.

hévéa, Thaïlande
papayes thaï

Puissante et généreuse, la nature tropicale est aussi violente et d'un métabolisme plutôt exhibitionniste.

Elle expose ses splendeurs inégalées qui s'abîment vite en fortes putréfactions, à l'origine du cycle suivant.

Point (ou foin!) du délicat compost des climats tempérés...

héloconia de pleine nature, Thaïlande

Une branche d'héliconia suspendue immobile à son tronc présente un dessin si parfait , des couleurs si régulières... qu'on dirait un faux.

Le toucher verni des galbes rassure sur le champ et rétablit l'opulente et évidente vérité. 

Dans un petit verger hétéroclite, un papayer et ses énormes fruits à même le tronc, et l'un de ces prolifiques et nutritifs bananiers.

On y voit aussi la fleur du bananier, ce long bourgeon mauve qu'on appelle "popot" aux Antilles françaises et "baba-figue" à la Réunion.

Et un autre fruit inconnu dont la belle fleur blanche s'épanouit en corolle lascive.

 

Plus loin, à peine entretenu, un bosquet de robustes et raffinées "roses de porcelaine", dont les pétales en écailles nettement dessinés sont à chaque fois un petit émerveillement.

Sans parfum, leur arrogante beauté se suffit, qui s'abîme rapidement dans la noire déchéance de son gros pistil flétri.

A l'inverse, un frangipanier, -essence fréquente dans la région-, fait exploser ses nombreuses et persistantes fleurs d'une blancheur éclatante. Leur subtil parfum embaume les narines quand on les en approche, douce addiction juste exhalée.

une énorme "plante calice"
"rose de porcelaine" épanouie
variété d'oiseau de paradis
fleurs de frangipaniers
une clairière tropicale
fleur de bananier

Pénétrant un peu au-delà de la barrière cul-de-sac, d'immenses arbres aux ramifications élancées et robustes laissent entrevoir dans l'ombre de leurs feuillages de lourds fruits oblongs à carapace durement épineuse (jusqu'à 5 kg et 40 cm de long) qui poussent à même le tronc. C'est le durian.

Chez Tang, le grand distributeur parisien de produits asiatiques et tropicaux, impossible de ne pas le repérer avant même de le voir,  du fait de sa forte odeur de sûri et de beurre rance, qui n'est pas une anomalie, et qui lui vaut hors de l'Asie sa repoussante notoriété.

Il existe de ce fait un florilège de qualificatifs et de descriptifs cocasses, amusants ou carrément trop réalistes autour du durian (qui signifie "épine").

En tout cas les asiatiques en sont friands et accommodent sa chair, notamment pour les desserts en Thaïlande.

Il a bien fallu qu'un jour, l'homme affamé soit suffisamment hardi pour s'emparer à pleines mains de la croûte épineuse et l'ouvre, narines pincées, puis fasse connaissance avec sa chair, la goûte et en fasse enfin son régal.

Que disent les british et bien d'autres de nos cuisses de grenouilles ou de nos escargots baveux? Ou nous autres les frogs du "rumen of sheep" irlandais, ou simplement du "gras double" ou des tripes à la mode... d'où l'on voudra?

durian subtil parfum!!!, Thaïlande
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